Budget de 2021

Discours du budget 2021

Introduction 

Monsieur le Président, il y a environ un an, j’ai présenté à cette assemblée le budget de 2020 comme faisant partie d’un cheminement. Je l’ai décrit comme une fondation sur laquelle nous allions construire une voie budgétaire positive vers la croissance et la stabilité économiques à long terme. On observait déjà des indicateurs économiques préoccupants, mais je considérais que nous ne devions pas voir notre situation comme une crise. J’ai dit ressentir un optimisme prudent quant à l’atteinte de nos objectifs prioritaires et qu’avec de la discipline et de la planification, nous serions capables de nous appuyer sur des fondations solides.

Au moment de déposer le budget de 2020, je ne pouvais prédire que le gouvernement allait interrompre abruptement la session budgétaire pour rediriger son attention vers une pandémie qui entraînerait une crise sanitaire non seulement pour les Territoires du Nord-Ouest, mais pour le Canada et le monde entier. La nécessité de cesser les activités pour contenir le virus a provoqué une crise économique pour le territoire; nombre de gens ont été affectés de différentes façons, beaucoup ont perdu leur gagne-pain ou se retrouvent devant un avenir financier précaire.

Monsieur le Président, le monde a vécu et continue de vivre une crise. Bien que tous les ordres de gouvernement aient agi avec rapidité et concertation pour lutter contre la pandémie de COVID-19, nous vivons encore des changements très soudains.

Pour surmonter les difficultés déjà présentes dans notre économie non diversifiée, qui ne sont que mises en relief par la pandémie, il ne faut pas oublier que l’économie n’est pas qu’un « concept ». L’économie, c’est la façon dont nous, comme société, décidons d’allouer nos ressources pour répondre aux besoins et aux aspirations de nos familles, de nos collectivités et de notre société : une bonne éducation et des perspectives d’avenir pour nos enfants et petits-enfants, des soins de santé adéquats, l’accès au logement et à la nourriture. Les écueils et les crises nous donnent l’occasion et la motivation d’apporter des changements nécessaires et d’unir nos efforts pour atteindre nos buts communs.

C’est dans cet esprit que j’exprime un optimisme prudent pour notre avenir.

Mon optimisme n’est pas sans fondement : je vous en exposerai trois raisons.

La première, c’est que l’esprit nordique, la résilience et la solidarité qui nous caractérisent, aux Territoires du Nord-Ouest, sont plus forts que jamais. Nous avons vu le pouvoir que nous avons quand nous nous serrons les coudes pour suivre les protocoles sanitaires, soutenir l’économie locale, passer nos vacances à la maison et trouver des façons créatives d’offrir biens et services.

La deuxième raison, c’est notre structure budgétaire, qui nous a gardés de subir un choc économique encore plus grand et nous donne la possibilité de préserver la stabilité dans le contexte de la reprise. Bien que plusieurs, dont moi-même, aient par le passé déploré le peu de diversité de notre économie, la forte présence du secteur public nous a aidés à conserver un taux d’emploi et un revenu disponible stables dans le contexte économique actuel. La formule de financement des territoires, comme d’autres programmes fédéraux, nous a assuré des recettes comparativement stables.

Et la troisième raison, sur laquelle portera la majeure partie de mon discours, c’est la fondation sur laquelle nous avons commencé à construire, pour les Territoires du Nord-Ouest, un avenir économique en santé, résilient et diversifié. Avec toute l’adversité que nous amène la pandémie, je n’avais pas réalisé, avant de commencer à préparer ce discours, tout le chemin que nous avons parcouru pour atteindre les buts dont j’ai parlé il y a un an. Comme je l’expliquerai, nous sommes en train de créer le terreau propice à une instruction de qualité, à la santé et à la sécurité de nos familles et de nos collectivités ainsi qu’à l’épanouissement économique du territoire tout comme de ses localités; nous changeons nos façons de faire pour aider les gens des Territoires du Nord-Ouest à prospérer.

Monsieur le Président, dans le budget cette année, il est important de donner la place qui lui revient à la reprise économique. Mais cela ne jette pas ombrage aux raisons d’être optimiste que j’ai évoquées. Juste à temps pour le budget de 2021, le Comité consultatif sur les entreprises a remis un rapport qui fait état de l’aide et de la relance dans le contexte de la COVID-19. Ce rapport souligne l’importance de l’éducation, des technologies vertes et de non seulement viser des solutions énergétiques plus écologiques, mais aussi de s’inscrire dans la chaîne de valeur des ressources minérales qui apportera les solutions technologiques nécessaires pour donner au monde une énergie verte; il souligne aussi l’importance de soutenir les entreprises par les marchés publics, de moderniser nos infrastructures dans tous les secteurs et de créer de meilleures possibilités de participation au capital pour les gouvernements autochtones. Je suis optimiste, car nous avons tous les mêmes buts et, encore une fois, ce budget jette les bases pour relever ces importants défis.

La force, la résilience et la créativité des Ténoises et des Ténois sont des atouts économiques exceptionnels. De nombreux citoyens et organisations m’ont dit, pendant le Dialogue sur le budget de l’été dernier, que bien qu’ils vivent du stress et de l’inquiétude, ils croient que nous pouvons atteindre la stabilité et stimuler la croissance. Ils m’ont dit prôner la stabilité financière, ce que notre budget nous assure par l’absence de coupes et de nouvelles taxes. Lors du dialogue, on a souligné le lien étroit qui unit l’investissement à long terme dans les personnes, notamment dans l’éducation et la santé, et la santé financière, un fait qui transparaît aussi dans le budget. Enfin, on a souligné le besoin de savoir que l’administration publique est efficace et financièrement responsable sans perdre de vue l’avenir.

C’est ce défi que vise à relever l’initiative de renouvellement du gouvernement que j’ai annoncée en octobre et qui est maintenant sur les rails. Cette initiative ne nécessite pas de nouveaux investissements dans ce budget, mais elle fera l’objet d’une grande attention non seulement au ministère des Finances, mais dans tout le gouvernement, pour assainir nos finances.

Aujourd’hui, Monsieur le Président, je présente un budget pour 2021 sous le signe de la stabilité qui s’appuie sur les fondations que nous avons posées cette année et qui ouvre la voie à de nombreux projets importants. Dans ce contexte d’incertitude, nous proposons de maintenir des dépenses de 2 milliards de dollars, et de n’y apporter aucune réduction. Dans les prochaines minutes, je présenterai plus précisément les travaux entrepris dans les ministères pour assurer notre avenir économique; je présenterai les investissements que nous faisons pour nos gens, nos industries phares et nos collectivités, et ce que nous faisons pour rendre notre gouvernement efficace, afin que lors des prochaines sessions budgétaires, nous puissions conserver notre optimisme pour l’avenir.

Perspectives économiques

Monsieur le Président, selon nos estimations, l’économie des Territoires du Nord-Ouest s’est contractée de près de 7 pour cent en 2020, sous le coup des perturbations économiques immédiates et considérables causées par la pandémie de COVID-19 au début de l’année.

À la fin de 2020, nous avons pu observer le début de la reprise annoncée, et nous prévoyons que les activités économiques continueront cette année de se remettre du déclin de 2020. En 2021, il est très probable que l’économie du territoire demeure moins forte qu’en 2019, et nous serons confrontés aux mêmes risques et obstacles qu’avant le choc de la pandémie.

Avant que la crise sanitaire mondiale soit maîtrisée, la reprise complète de l’économie du territoire sera lente et irrégulière. Certains secteurs, comme le commerce de détail local, la construction et l’administration publique, reviennent plus vite vers leur vigueur d’avant la pandémie, tandis que d’autres sont durement touchés et continuent de pâtir, comme le tourisme, l’hôtellerie, le transport aérien, l’exploitation minière et le commerce de gros. Les mesures de confinement partout dans le monde, les fermetures de frontières, la réticence à prendre l’avion ou l’impossibilité de le faire ainsi que la baisse de la demande mondiale en matière de diamants, de fourrures et d’observation des aurores boréales signifient que nos secteurs les plus sévèrement atteints prendront plus de temps à se remettre sur pied. 

La croissance sera ralentie par des obstacles à long terme comme la maturité prochaine des mines de diamants, le vieillissement de la population et le manque de diversification économique et d’activités dans le secteur privé, sauf si nous apportons des changements structurels majeurs. Il ne faut pas sous-estimer le poids de ces obstacles à long terme. Nous devons, parallèlement, émettre des arrêtés de santé publique prudents, car la propagation du coronavirus dans le territoire pourrait nuire à la reprise économique.

Mettre sur pied un plan de relance dans un contexte critique qui continue d’évoluer, ce n’est pas de tout repos. Nous devons investir au bon moment pour profiter de l’élan de la reprise, tout en nous gardant de sous-estimer l’ampleur de la pandémie et d’investir trop tôt. Sachant tout ce que nous pouvons accomplir ensemble, surtout avec notre détermination commune, nous mobilisons des ressources dans toute l’administration publique pour concevoir notre feuille de route pour la reprise. Cette feuille de route est appelée à changer au même rythme que la lutte contre la pandémie, qui dépend de la distribution du vaccin. Avec l’arrivée du vaccin, la détermination à agir dont la fonction publique fait preuve depuis le début de la pandémie, la créativité et la patience du milieu des affaires ainsi que les investissements prévus au budget 2021, nous pourrons assurément mettre en branle rapidement une relance flexible et adaptée.

Points saillant du budget

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est un acteur important de l’économie du territoire. Le budget de 2021 ne prévoit aucune réduction parce que l’économie a aujourd’hui besoin de soutien. Bien que nous ayons reçu avec gratitude les transferts fédéraux visant à contribuer à la protection de nos concitoyens et à la bonne marche de l’économie depuis mars dernier, les dépenses pour les programmes et services en 2020-2021 seront plus élevées que les recettes que nous toucherons. Pour la troisième année consécutive, nous prévoyons un déficit de fonctionnement. C’est pourquoi nous devons emprunter davantage que prévu pour le budget des immobilisations, et la dette augmentera de 1,33 milliard de dollars le 31 mars 2021.

Dans le budget 2021, grâce, comme je le disais, au soutien du gouvernement fédéral, nous prévoyons des recettes supérieures aux dépenses de fonctionnement, ce qui générera un excédent de fonctionnement de 69 millions de dollars. Toutefois, cet excédent ne suffira pas à couvrir les 441 millions de dollars du plan d’immobilisations approuvé en octobre dernier, ni à entamer la dette déjà cumulée. 

Recettes

Les recettes projetées sont de 2,2 milliards de dollars en 2021-2022. Nous prévoyons une baisse de nos recettes autonomes, notamment de celles qui proviennent de l’impôt sur le revenu des sociétés, des redevances sur les ressources et des fonds renouvelables de l’aéroport de Yellowknife et du réseau de transport maritime. Le gouvernement fédéral apporte une contribution s’ajoutant aux transferts annuels habituels, ce qui amoindrit notre indépendance financière. La combinaison de l’augmentation des transferts et de la baisse des recettes autonomes accroît la contribution fédérale à nos recettes totales, qui passe d’une moyenne de 81 pour cent à plus de 85 pour cent.

Bien que la formule de financement des territoires apporte une base de recettes stable et prévisible, nos recettes font l’objet d’un risque important. Le ralentissement économique entraînera vraisemblablement plusieurs années de baisse des recettes fiscales, en particulier en ce qui concerne l’impôt sur le revenu des sociétés et des particuliers, et, potentiellement, une baisse des recettes issues des ressources. En outre, si la population commence à décroître, cela pourrait poser un risque considérable pour notre propre assiette comme pour les transferts fédéraux. 

Monsieur le Président, malgré nos besoins en recettes, nous avons décidé d’instaurer un régime fiscal concurrentiel pour les petites entreprises, selon lequel leur taux d’imposition passera de quatre à deux pour cent à partir du 1er janvier 2021. Cela représentera une moyenne d’environ 1,7 million de dollars de recettes cédées par année, mais aura l’avantage de laisser plus de ressources aux petites entreprises pour faire croître l’économie.

Conformément à notre pratique habituelle, nous augmenterons les taux d’imposition foncière et certains frais en fonction de l’inflation. 

Conformément au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, la taxe sur le carbone passera à 40 $ par tonne d’émission de gaz à effet de serre à partir du 1er juillet 2021. Bien que cela entraîne une augmentation de 2,4 cents par litre à la taxe sur l’essence et des augmentations comparables pour les autres combustibles à base de carbone, nous maintenons la gamme de remises sur la taxe sur le carbone, et la compensation du coût de la vie passera le 1er juillet à 208 $ par adulte et à 240 $ par enfant, pour aider les résidents à s’adapter à l’augmentation du prix du combustible. 

Dépenses

Monsieur le Président, nous entendons investir 2 milliards de dollars dans les programmes et services en 2021-2022, ce qui représente une augmentation de 117 millions par rapport au budget de l’année dernière, soit des nouvelles dépenses de 132 millions partiellement compensées par des économies de 15 millions. 

Ces fonds ne seront pas entièrement inclus dans la base de dépenses du budget de fonctionnement des années à venir; en sont exclus notamment les 41 millions de dollars des diverses mesures de soutien relatives à la COVID-19 prévues au budget pour protéger nos collectivités et nos résidents. Nous espérons que nos mesures évolutives d’atténuation des risques pour la santé publique feront en sorte qu’une partie des 35 millions alloués au Secrétariat de coordination pour la COVID-19 dans le présent budget ne seront plus nécessaires, si le Secrétariat perd de son utilité au cours de l’année financière 2021-2022. Le budget prévoit 4,3 millions de dollars en contributions aux écoles pour rendre possible l’enseignement tout en protégeant nos enfants, ainsi que 1,1 million supplémentaire en aide financière aux étudiants de niveau postsecondaire, pour qui l’éducation coûte plus cher en raison de la pandémie. 

Si l’on exclut le Secrétariat de coordination pour la COVID-19 et les autres mesures de soutien relatives à la COVID-19, le budget 2021 prévoit encore 2,3 millions de dollars pour couvrir les coûts d’amortissement des nouveaux actifs, et 90 millions en nouvelles dépenses. Ces dernières comprennent 23 millions pour maintenir les niveaux de service actuels dans certains programmes, 40 millions pour améliorer les programmes et services existants et 26 millions pour la réalisation des priorités. 

Programmes sociaux et mieux-être communautaire

Plus de 60 % de nos dépenses de programmes et services sont des investissements au profit de la population, pour sa santé et sa sécurité. Les dépenses destinées aux programmes sociaux et aux collectivités constituent la base d’une économie saine. Pour ce budget, nous proposons de bonifier l’enveloppe de ces programmes vitaux de 64 millions de dollars, dont 20 millions seront consacrés directement aux priorités de cette Assemblée, 28 millions pour poursuivre et améliorer les travaux en cours et 16 millions pour combler les besoins financiers de l’aide au revenu, des déplacements pour raison médicale et des refuges.

Le budget 2021 dispose de 4,5 millions de dollars pour financer un projet qui consistera à instaurer graduellement des postes de conseillers en soins à l’enfance et à la jeunesse dans toutes les régions du territoire pour aider les jeunes aux prises avec des problèmes personnels ou sociaux. Ce programme permettra de soutenir cette population pendant toute l’année, même en dehors des heures de bureau. 

Nous nous devons de mieux protéger les enfants vulnérables et dans cet objectif, nous proposons d’ajouter 7 millions de dollars au budget des Services à l’enfance et à la famille. Nous espérons que ces nouvelles ressources contribueront à combler les lacunes du système et à accélérer la mise en place du plan d’amélioration de la qualité. Ces ressources supplémentaires proviennent de la compression d’un plan quinquennal en un plan triennal dont la deuxième phase devrait se terminer bientôt, la dernière étant prévue en 2021-2022. Ces fonds permettront d’augmenter le nombre de travailleurs des services sociaux communautaires, d’intervenants en protection de la famille, de coordonnateurs du placement des enfants, de préposés aux services d’adoption et au placement en famille d’accueil et d’auxiliaires sociaux, toujours dans le but d’aider les enfants vulnérables et leur famille. En outre, devant la recrudescence d’activité du Bureau de l’avocat des enfants, nous allouerons 99 000 $ de plus à la prestation de ses services.

Monsieur le Président, nous voulons que nos familles soient en santé. Nous proposons de renouveler et d’améliorer le programme Familles en santé en accordant 1,1 million de dollars pour aider les parents à donner un bon départ à leurs enfants dans la vie. Le programme Familles en santé a été repensé avec l’aide des familles, des collectivités et d’autres partenaires pour mieux refléter les priorités en développement de la petite enfance et en prévention fondée sur la culture.

Pour partir du bon pied dans la vie, il faut que les jeunes enfants aient des occasions d’apprentissage et un encadrement de qualité. Le manque de places en garderie agréée s’explique principalement par les coûts élevés des infrastructures, que ce soit pour lancer un service de garde ou l’agrandir. En allouant 500 000 $ à ce poste budgétaire, on pourra entreprendre des réparations et des rénovations, et ainsi augmenter le nombre de places dans les garderies, en plus de les rendre plus accessibles et abordables.

Avant mars dernier, l’apprentissage en ligne étant devenu la norme au Canada depuis, le GTNO avait déjà mis en place son programme Apprentissage à distance du Nord afin que les jeunes puissent rester en région éloignée avec leur famille tout en ayant accès à des formations dans les grandes villes. Nous ajoutons 1,2 million de dollars pour financer les prochaines étapes de la mise en œuvre pluriannuelle du programme Apprentissage à distance du Nord afin d’améliorer encore ce service et de pouvoir l’offrir à plus d’étudiants.

Si nous voulons que nos enfants aient de meilleurs résultats scolaires, nous devons nous assurer que les écoles observent des pratiques exemplaires qui sont validées par les parents, les élèves, le personnel scolaire et les gouvernements autochtones. C’est pourquoi nous accordons 306 000 $ pour financer la première année d’un plan triennal visant à moderniser et à renouveler la Loi sur l’éducation pour que notre système d’éducation donne les meilleures chances à nos élèves. Nous proposons aussi d’ajouter 265 000 $ pour élaborer et mettre en place des normes professionnelles basées sur les compétences pour les éducateurs de la prématernelle à la 12e année.

Faciliter l’insertion professionnelle de notre jeunesse; c’est avantageux aussi bien pour les élèves que les entreprises et l’économie. C’est pourquoi nous consacrerons 508 000 $ pour embaucher des conseillers en orientation et en éducation dans les régions du Dehcho, du Sahtu et du Slave Sud, à l’instar de ce qui a été fait en la matière dans la région du Slave Nord. Ces conseillers travailleront avec les élèves et leurs parents ou tuteurs pour les informer sur les parcours postsecondaires envisageables, pour conseiller les étudiants du Collège Aurora concernant les débouchés dans le Nord, pour faire connaître le Programme d’apprentissage des écoles du Nord menant à des certifications professionnelles et des métiers spécialisés, et enfin pour mettre en relation les étudiants ténois du niveau postsecondaire avec des entreprises locales.

Alors que la population ténoise vieillit, le GTNO prévoit d’augmenter le nombre de places disponibles dans les centres de soins de longue durée là où les besoins se font le plus ressentir. Nous octroyons 406 000 $ pour compenser l’augmentation des coûts des soins de longue durée déjà fournis par Avens. Le budget 2021 prévoit 1,1 million de dollars pour former, au sein du Collège Aurora, plus de préposés aux services de soutien à la personne et d’infirmiers auxiliaires afin que des diplômés qui connaissent le contexte territorial puissent s’occuper de cette catégorie de notre population.

Les administrations communautaires fournissent des services nécessaires à la survie de nos collectivités et de notre économie. Pour aider à réduire la différence entre le coût des services municipaux et les recettes que peuvent générer elles-mêmes les collectivités, nous proposons d’augmenter l’enveloppe annuelle des administrations communautaires de 3,3 millions de dollars. Ainsi, les collectivités pourront compter sur ces fonds pour financer leurs activités d’une année à l’autre ainsi que les services d’aqueduc et d’égout. Nous estimons cependant qu’il restera un déficit de financement de 16,4 millions de dollars dans les budgets des collectivités, et nous continuerons de collaborer avec les administrations communautaires pour trouver des solutions.

Nous voulons aussi améliorer la sécurité dans nos collectivités. Nous proposons d’attribuer 303 000 $ pour un programme pilote d’agents de la sécurité communautaire qui serait encadré et mis au point par les collectivités, qui s’appuieront sur les pratiques exemplaires utilisées dans le reste du pays. Encadrés par les administrations communautaires, les agents de la sécurité communautaire assureront une présence dans la collectivité afin de prévenir la criminalité tout en collaborant étroitement avec la GRC et les forces de l’ordre municipales et territoriales. Ces officiers ne porteront pas d’armes et travailleront au plus près des citoyens dans le respect de leur culture et dans le souci du mieux-être communautaire.

Le budget 2021 comprend certains autres investissements dans des programmes judiciaires. Nous proposons de continuer le travail amorcé avec le gouvernement du Canada en ajoutant 158 000 $ en 2021-2022 pour terminer l’élaboration de la Stratégie de lutte contre les bandes criminalisées et les armes à feu et la mettre en œuvre. Cette stratégie vise à soutenir les efforts de prévention communautaire et le travail des forces de l’ordre face au crime organisé en élaborant des mesures d’intervention adaptées pour contrer la violence, la peur et la menace causées par les bandes criminalisées. Aux vues de l’augmentation des demandes d’audience du tribunal, nous proposons d’allouer 233 000 $ pour créer deux postes d’officiers du shérif à Yellowknife. Nous ajoutons aussi 123 000 $ pour compenser la hausse des coûts de prestation des services aux détenus au Centre correctionnel du Slave Nord. Dans la capitale territoriale, les forces de l’ordre travaillent jour et nuit. Avec les nouvelles exigences en matière de formation, il est nécessaire d’ajouter 422 000 $ au budget pour créer trois postes d’officiers de la GRC à Yellowknife. Pour finir, nous acceptons les recommandations du rapport 2020 de la Commission sur la rémunération des juges en ajoutant 257 000 $ à la rémunération et aux possibilités de formation des juges de la Cour territoriale.

Dans le cadre de son mandat, la 19e Assemblée législative s’est clairement donné comme priorité d’accroître le nombre de logements abordables et de diminuer les besoins impérieux en matière de logement. Dans le cadre du budget 2021-2022, on propose d’allouer un premier 5 millions de dollars à la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest (STNO), sur un total de 15 millions versés sur trois ans, afin qu’elle puisse participer au Fonds national de co-investissement pour le logement et augmenter le nombre de projets de logements dont elle peut se charger. Nous proposons aussi d’allouer 300 000 $ à la STNO pour aider les propriétaires à faible revenu à remplacer leurs réservoirs à combustible vieillissants, et 109 000 $ pour aider les refuges d’urgence face à l’augmentation des coûts causés par l’inflation.

Nous proposons aussi d’injecter 4 millions de dollars supplémentaires dans le Programme d’aide au revenu en raison de la hausse du nombre de demandeurs et de l’évolution des allocations.

Notre système de santé accuse des pressions budgétaires importantes en raison de la hausse des prix des produits pharmaceutiques et des fournitures indispensables, mais aussi du nombre de patients nécessitant des soins à l’extérieur des TNO. Pour couvrir l’augmentation des frais de santé, nous allouons 30 millions de plus au budget, dont 8,4 millions proviennent du gouvernement fédéral et sont destinés à améliorer les services fournis en vertu du Programme de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières Nations et des Inuits. Ce financement supplémentaire vient couvrir une partie des dépassements annuels du budget du ministère de la Santé et des Services sociaux, comme les 7,5 millions destinés à financer le fonctionnement en continu de la structure (24 h/24, 7 j/7), les 3,4 millions pour les déplacements pour raison médicale, le 1,8 million pour les prestations d’assurance-maladie supplémentaires et les 4,2 millions pour les services hospitaliers et médicaux hors territoire pour les Ténois.

Nous reconnaissons que ce besoin d’injecter 30 millions de dollars en un an dans notre système de santé pour l’aider à faire face à ses difficultés budgétaires n’est pas négligeable. En réponse à la hausse des coûts, le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis au point un plan pour assurer la viabilité budgétaire à long terme de nos services de santé afin que les Ténois puissent continuer à recevoir les meilleurs soins de santé physique et mentale possible.

Nous proposons d’allouer 280 000 $ pour prolonger le programme communautaire de soutien par les pairs entamé cette année pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendances. De plus en plus d’études attestent que les relations d’entraide entre personnes partageant des expériences communes aident à diminuer les hospitalisations et la détresse, en plus d’améliorer la qualité de vie des participants. Dans le cadre du partenariat actuel avec le Canada concernant les soins à domicile et en milieu communautaire, nous proposons d’augmenter de 290 000 $ le budget pour financer le projet pilote de rémunération des aidants naturels et le logiciel afférent pour améliorer la prestation des services.

Dans ce budget, nous souhaitons poursuivre sur notre lancée pour préserver, revitaliser et renforcer les langues autochtones en attribuant 600 000 $ à la création d’un programme de formation en immersion pour adultes menant à un diplôme de langues autochtones, en partenariat avec le Collège Aurora, l’Université de Victoria et les gouvernements autochtones. Ce programme postsecondaire servira à former une nouvelle génération de locuteurs de langues autochtones pour que nous puissions puiser dans notre main-d’œuvre pour pourvoir des postes où il faut parler ces langues couramment.

Nous avons aussi conclu un partenariat avec le gouvernement fédéral concernant le développement des langues en situation minoritaire et nous proposons d’accorder 711 000 $ dans le cadre de l’Entente Canada–Territoires du Nord-Ouest relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la seconde langue officielle, pour financer des programmes d’enseignement du français dans les écoles et au Collège nordique francophone.

Croissance de l’emploi et développement économique

Monsieur le Président, certains secteurs ont été davantage lésés par la pandémie de coronavirus. Beaucoup d’entreprises auront besoin de temps pour se relever, et quelques-unes ne s’en remettront pas. La pandémie nous a rappelé une fois de plus que notre dépendance à l’égard du gouvernement et du secteur des ressources fragilise grandement l’économie territoriale et que notre stratégie précédente n’a pas suffisamment permis de diversifier, de stabiliser et de renforcer cette économie.

Pour que l’économie soit florissante, il faut investir dans l’éducation tout au long de la vie. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons entrepris un travail législatif préparatoire pour transformer le Collège Aurora en université polytechnique. Nous devons aussi nous assurer que nous disposons de processus permettant de surveiller et d’évaluer nos programmes postsecondaires afin que les étudiants puissent être sûrs que nos programmes éducatifs se soumettent aux mêmes normes et offrent la même qualité que les autres programmes universitaires au Canada. Pour ce faire, nous proposons d’ajouter 177 000 $ pour ouvrir un poste de coordonnateur de l’assurance de la qualité qui sera chargé de veiller à la qualité de l’enseignement postsecondaire.

L’an dernier, le secteur du tourisme et de nombreuses entreprises travaillant dans l’hôtellerie et l’hébergement ont été particulièrement touchés par la pandémie, qui a paralysé l’industrie du voyage et du tourisme dans le monde entier.

Les Territoires du Nord-Ouest restent une destination magique pour les Canadiens comme pour les touristes étrangers, et nous voulons rappeler au monde entier tout ce que les TNO peuvent offrir aux voyageurs. Nous proposons d’allouer la somme de 936 000 $ à notre nouvelle stratégie touristique (Tourisme 2025) qui vise à aider le secteur du tourisme à retrouver son niveau de 2018-2019 en nombre de visiteurs et en dépenses par visiteur d’ici 2024-2025. Nous comptons assurer cette mission en continuant de financer les programmes existants et en introduisant de nouveaux services et activités, ainsi qu’en offrant des formations aux exploitants d’entreprises touristiques et à leurs employés et en collectant des données pour mieux orienter et évaluer les investissements.

Les défis inhérents au secteur des ressources dépendent aussi du marché international, mais nous pouvons toujours trouver des solutions efficaces pour soutenir ce membre vital de notre économie. Nous devons adopter une approche plus claire, déterminée et inclusive pour trouver un équilibre entre nos priorités d’exploration, de mise en valeur, de participation communautaire et de gérance environnementale. Nous sommes en mesure de placer les Territoires du Nord-Ouest en position de champion de la responsabilité pour l’exploration et la mise en valeur des ressources grâce au règlement pondéré que nous sommes en train de rédiger qui, sans décourager le développement du secteur des ressources, prévoit les mesures de protection environnementale qui sont chères à la population ténoise. Ce budget comprend 360 000 $ de plus en 2021-2022, une somme uniquement destinée à mettre au point la Loi sur les ressources minérales, qui est entrée en vigueur vers la fin du mandat de la 18e Assemblée législative. Nous proposons aussi de maintenir le Programme d’encouragement aux activités minières en y réinjectant 400 000 $ en 2021-2022 ainsi que 225 000 $ pour continuer de mettre en place la Stratégie sur les ressources pétrolières.

Nous poursuivons également notre Stratégie de revitalisation des pêches commerciales pour rendre plus durable la pêche commerciale sur le Grand lac des Esclaves. Afin de soutenir les pêcheurs commerciaux du Grand lac des Esclaves, nous proposons 150 000 $ pour prolonger le mandat de l’agent des pêches jusqu’à la fin de la construction de l’usine de transformation du poisson à Hay River. Nous offrons aussi 100 000 $ pour aider la Coopérative Tu Cho à terminer le travail nécessaire pour lancer cette usine.

Sur les recommandations du Comité permanent de responsabilisation et de supervision, la somme de 510 000 $ sera accordée pour trouver des façons d’augmenter la production locale d’aliments, qui est une des priorités du mandat. Sur cette somme, nous proposons d’accorder 110 000 $ au programme sur les moyens de subsistance durables afin de trouver des partenaires pour mettre au point et dispenser des formations — qui engloberont aussi les aspects de sécurité et de navigation — sur la chasse et la cueillette, et le traitement et la préparation des aliments. Les 400 000 $ restants serviraient à créer un cadre et un règlement sur la salubrité des aliments pour faciliter la production et la distribution locale.

Nous souhaitons concentrer davantage nos efforts sur le problème de l’occupation sans autorisation et sans droits fonciers des terres publiques en attribuant 309 000 $ à cette question. Grâce à ces fonds, et avec l’aide de groupes autochtones et de résidents des Territoires du Nord-Ouest, nous pourrons définir qui est propriétaire, si l’occupation est justifiée selon les droits traditionnels, proposer des modes d’occupation au besoin ou demander aux occupants de quitter les lieux. Nous souhaitons également améliorer l’aménagement du territoire en allouant 253 000 $ pour recruter des personnes à l’office d’aménagement territorial du Wek’èezhìi.


Nous souhaitons compléter notre soutien au développement économique régional avec des offres dans le secteur de l’économie du savoir. Nous proposons 350 000 $ pour optimiser nos forces dans ce secteur et élaborer des plans de développement régional avec nos partenaires.

Changement climatique et environnement

Les Territoires du Nord-Ouest subissent de plein fouet les répercussions du changement climatique et constatent ses effets sur l’environnement, la faune et les populations. En octobre 2020, le GTNO a consenti 2,6 millions de dollars répartis dans cinq ministères pour créer 14 emplois à temps plein et deux postes saisonniers dédiés à la lutte contre le changement climatique à Yellowknife, Hay River, Fort Smith et Inuvik. Les personnes occupant ces postes sont chargées de mettre en œuvre le plan d’action du Cadre stratégique sur le changement climatique 2030 des Territoires du Nord-Ouest. Le budget 2021 continue sur la même lancée en allouant à nouveau 2,6 millions de dollars à cette cause. Ces fonds serviront à faciliter la transition des Territoires du Nord-Ouest vers une économie moins friande en combustibles fossiles et à aider le gouvernement à s’adapter au changement climatique et à ses effets sur l’environnement, la santé et le mieux-être de la population, la culture et le patrimoine, les infrastructures et l’économie. Le GTNO est aussi en train de créer un Conseil sur le changement climatique regroupant des gouvernements et organisations autochtones, des administrations communautaires, et d’autres partenaires externes comme des organisations non gouvernementales et des représentants du secteur privé, dont l’objectif sera de mettre en œuvre notre plan d’action. Le Conseil tiendra un rôle central pour renforcer le leadership et l’autorité du GTNO concernant le changement climatique.

Gouvernance

Nous sommes heureux d’annoncer que nous allouons 199 000 $ dans le cadre du nouvel Accord de financement du gouvernement Got’ı̨ne de Délı̨ne pour financer une subvention supplémentaire d’un montant équivalent à celui reçu par d’autres collectivités.

Comme annoncé en juillet dernier, nous proposons d’investir 631 000 $ pour créer un service consacré à l’équité des genres qui sera chargé d’encadrer et de coordonner toutes les mesures prises pour faire avancer l’égalité entre les genres aux Territoires du Nord-Ouest. Grâce à ces fonds, nous pourrons nous assurer que les décisions du gouvernement, y compris les décisions financières, prennent en compte les répercussions parfois inégales qu’elles peuvent avoir sur les gens selon différents facteurs identitaires comme le sexe, la race, l’ethnicité, la religion, l’âge ou les capacités. Nous souhaitons aider tous les ministères et organismes à prendre en compte les questions de genre et les facteurs identitaires afin d’améliorer la prestation de tous leurs services et de faire progresser l’inclusion dans la société. Nous entamons tout juste ce travail, dont l’esprit s’inscrit dans la Charte canadienne des droits et libertés et qui a inspiré les appels à la justice à la suite de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. En agrandissant ce service, le GTNO pourra mieux intégrer les points de vue de personnes de différentes identités sexuelles dans ses activités et évaluer les répercussions des politiques gouvernementales sur les divers groupes vivant aux TNO dans l’optique d’améliorer les services à la population.

Renouvellement du gouvernement

Si nous avons augmenté le budget de fonctionnement et le budget des immobilisations sans pour autant disposer d’économies ou de nouvelles recettes pour les financer, c’est pour garantir une certaine stabilité en ces temps d’incertitude mondiale. Au fil du mandat de cette Assemblée, nous devrons réexaminer nos dépenses si nous souhaitons pouvoir continuer à renforcer et à diversifier notre économie en investissant dans notre avenir.

Monsieur le Président, chaque nouvelle initiative n’a pas nécessairement besoin d’être budgétée. Certains de nos travaux les plus importants pour améliorer nos perspectives économiques et notre gestion financière ne disposent pas d’un budget propre.

Par exemple, nous avons créé un groupe de travail dont la tâche est de trouver des façons de réduire la paperasse pour les petites entreprises. Ce groupe de travail examinera les règlements et les procédures en vigueur qui nuisent aux petites entreprises et mettront les choses en perspective pour évaluer les risques en cas de suppression du règlement ou de modification de la procédure à l’étude. Nous espérons que ce groupe de travail nous fera des recommandations pour améliorer les règlements afin que ces derniers remplissent leur objectif tout en allégeant le fardeau administratif. Nous avons aussi récemment annoncé le lancement officiel de l’examen du processus d’approvisionnement. En outre, le 30 octobre 2020, j’ai annoncé les prochaines étapes à mettre en œuvre pour respecter la promesse faite lors de notre premier budget, c’est-à-dire recourir à la créativité et à l’innovation pour mieux exploiter nos ressources et éviter à tout prix les chevauchements qui multiplient les dépenses. À partir de maintenant, le ministère des Finances collaborera avec les autres ministères pour mettre en œuvre l’initiative de renouvellement du gouvernement.

Le renouvellement du gouvernement doit faire l’objet d’un examen exhaustif et pangouvernemental. Ce renouvellement commencera par un examen de chaque ministère avant d’englober des programmes et des résultats pluriministériels. Nous utiliserons des techniques d’évaluation des programmes, rassemblerons des preuves tangibles et ferons des rapports sur l’effet des fonds publics dépensés afin d’éclairer les décisions politiques sur le plan de la responsabilité et de la viabilité financière. Notre objectif est d’aider les ministères à établir leur budget en fonction de la valeur apportée à la réalisation des priorités du gouvernement, et non de la croissance progressive de leur budget.

Il s’agit d’un grand changement dans notre façon de concevoir le budget et il sera essentiel que le GTNO communique clairement et collabore étroitement avec les députés au fur et à mesure des avancées. Nous avons tous un rôle à jouer pour faire du GTNO une structure efficace et pérenne, et pour que toutes nos décisions reposent sur la valeur et les priorités utiles à la population ténoise.

Une fois que nous aurons instauré cette culture de l’évaluation des résultats et des processus pour fixer des budgets axés sur la valeur, nous constaterons les bénéfices à long terme de travailler par priorités et ferons bon usage de notre temps et de nos ressources. 

Conclusion – Perspectives

Monsieur le Président, la crise sanitaire, sociale et économique causée par laCOVID-19 nous aura montré que l’union fait la force quand la société et le gouvernement s’accordent sur un objectif commun, en l’occurrence pour limiter et contenir la propagation du virus aux Territoires du Nord-Ouest. Nous devons nous inspirer de cet élan collectif pour appuyer la reprise et la croissance économique future.

Le budget 2021-2022 n’est pas une trousse de lutte contre la COVID-19. La reprise ne doit pas être ponctuelle, mais bien s’inscrire dans une conjoncture en évolution constante; que ce soit en ce qui concerne la campagne de vaccination aux TNO et au Canada ou la cadence de la reprise économique mondiale. En fait, le budget 2021 nous apporte une stabilité pour jeter les bases de la croissance économique dont nous avions déjà besoin l’an passé.

Je réitère mon optimisme prudent en ce qui concerne notre futur économique et budgétaire, et l’avenir que je souhaite à tous les Ténois. Grâce aux échanges que nous avons eus avec le secteur privé, je comprends le bien-fondé des frustrations, voire des angoisses éprouvées. Ce que les entrepreneurs nous ont dit sur l’économie ténoise et les idées qu’ils ont soumises ne suscitent pas la surprise, mais plutôt l’optimisme, car je constate que nous nous sommes engagés sur la voie des changements désirés. De même, après avoir mené un grand dialogue sur le budget l’été passé, nous avons entendu les appels des Ténois pour investir dans l’humain, pour éviter les chevauchements de structure publique, pour être plus efficaces en interne, pour maximiser la valeur tirée des deniers publics; et le cap que nous avons pris s’inscrit dans cet esprit.

Le budget 2021 continue d’investir dans la santé, dans nos collectivités et les services communautaires, dans les services à la petite enfance, dans la modernisation du système d’éducation — notamment l’apprentissage à distance — et, enfin, dans le plan d’action pour le climat. Nous investissons également pour moderniser et clarifier la réglementation entourant le secteur des ressources minérales et l’occupation des terres publiques. En outre, nous appuyons des initiatives régionales de croissance comme la pêche commerciale sur le Grand lac des Esclaves ou les études sur les possibilités d’extraction de gaz naturel liquéfié.

Les trois projets d’infrastructures du mandat, soit la route de la vallée du Mackenzie, l’agrandissement de la centrale électrique Taltson et le corridor d’accès à la province géologique des Esclaves, continuent de progresser. En outre, nous prévoyons de prolonger le réseau de liaison par fibre optique de la vallée du Mackenzie jusqu’à Tuktoyaktuk, et le GTNO soutient le gouvernement tłı̨chǫ pour raccorder Whatì au réseau, en plus de terminer la route toutes saisons de la région des Tłı̨chǫ. Avec les annonces faites par Northwestel l’automne dernier, ces projets signifient que toutes les collectivités des Territoires du Nord-Ouest auront accès à l’Internet haute vitesse d’ici 2023.

Monsieur le Président, la pandémie comme nos défis économiques antérieurs font toujours partie du paysage. Nous travaillons dur pour trouver des réponses à ces enjeux et nous savons que nous pouvons aussi compter sur la résilience des Ténois. Si nous savions déjà que notre population pouvait en faire preuve, cette résilience a pourtant été particulièrement vigoureuse et frappante pendant la pandémie, et s’est illustrée sous la forme de la créativité, de l’innovation et de la collaboration. C’est sur ces bases que nous bâtirons des perspectives économiques plus saines et durables pour les Territoires du Nord-Ouest.

Merci.